Ou le corps déconstruit dans l'art contemporain



Avec Nancy Burson, Esther Ferrer, Cécile Hesse et Gaël Romier, Michel Journiac, Robert Mapplethorpe, ORLAN, Olivier Rebufa, Andres Serrano, Alain Soldeville, Hervé Szydlowski, Frédérique Van Lawick et Hans Müller, Andreea Talpeanu.

Vitrine de nos aspirations, de notre mode de vie, voire de notre identité, la beauté des apparences détient une place centrale dans nos existences. Régi et défini par des stéréotypes figés, le corps est de plus en plus aseptisé, travaillé et artificiel. Quels que soient les canons de la mode, un diktat de la performance, dans lequel réussite et beauté sont indissociables, impose à chacun d’aller de l’avant, d’optimiser son âge et de valoriser ses aptitudes
quelles qu’elles soient. Ainsi, le corps apparait comme une matérialité façonnable à l’envi dans une société où tout est proposé pour améliorer son apparence. Pris au piège des images et des discours médiatiques, nous sommes sans cesse soumis à des normes qui nous plongent dans une surenchère de la perfection du corps à la fois inévitable et
impossible à atteindre. Cette course sans fin se nourrit de la culture de masse et des arts populaires, du rêve hollywoodien, des photographies de stars, de publicité, de mode, et plus généralement de tout ce qui fait miroiter un monde de rêve.
Les artistes présentés dans l’exposition s’attachent à briser ce miroir. Utilisant les mêmes supports – photographies, installations, vidéos ou nouvelles technologies - que ceux de la publicité et des médias, ils vont au contraire résister à ce phénomène offrant regards critiques et mises en lumière d’autres versants de la beauté.

Olivier Rebufa, Noire et blanc, 2002. Courtesy Baudoin Lebon.