Le fil et par extension le textile, d’abord support de revendication féminine, est désormais de plus en plus exploré par les plasticiens pour ses qualités propres. Le textile peut en effet jouer de sa texture molle, réagir à l’air, à la gravité, se déployer sous l’effet du hasard. Il peut aussi être déclencheur de réactions ou d’interactions pour entrer en relation avec un public.

Aussi, cette matière première - relevant d’un registre artistique que l’on réduit souvent à celui d’ « art textile » - offre des perspectives d’expérimentations bien plus larges et variées, ainsi que des sujets à symboliques multiples. La mythologie et les contes ont particulièrement utilisé le thème du fil pour rendre palpable des notions abstraites comme le temps qui passe, l’éternel recommencement ou le destin. Ici, le fil - ou le textile - permet l’incarnation impertinente d’un sauvage blanc, emprisonne les états d’âme et les souvenirs, évoque le réseau social ou encore apporte surdimension et incongruité aux travaux.

Dans cette exposition, les œuvres s’éloignent de la finalité initiale du textile pour s'apparenter plus au dessin et à la sculpture, à la photographie et à la vidéo ou encore à l’installation.

Aurélie Mathigot, Je peux enfin respirer libre, 2011.

Laure Tixier, Plaid houses (maquettes), 2007/2011